Tous les ans, selon une planification très finement établie durant les 'vacances' d'hiver, nous démarrons nos semis en succession à partir du 1er mars. Pas avant! Pour nous, le temps de repos doit s’étirer le plus possible! Pas question de se précipiter et commencer la saison trop en avance. 

Les semis c’est bien, mais ce n’est pas obligatoire! On fait surtout des semis pour 4 raisons:

• pour prendre de l’avance sur la saison (surtout les variétés qui ont une croissance lente)

• pour optimiser le taux de germination et la croissance (conditions contrôlées) 

• pour bénéficier d’une forte compétition face aux mauvaises herbes (plantule déjà en cours de croissance).

• pour le plaisir!

La majorité des fleurs peuvent aussi être semées directement en terre une fois le dernier gel passé au printemps.

Attention de ne pas commencer les semis trop tôt !

Bien que l’enthousiasme du jardinage pousse souvent à commencer les semis bien trop tôt, il est important bien planifier les semis pour pour éviter les problèmes suivants :

1. Plants étiolés : L’étiolement s’explique par le manque de lumière naturelle. À la fin de l'hiver les jours sont encore courts et l’ensoleillement insuffisant pour assurer une bonne photosynthèse.
   Les jeunes plants, en quête de lumière, réagissent en allongeant excessivement leurs tiges, ce qui les rend fragiles et peu vigoureux. Sans une source lumineuse adéquate, comme un éclairage artificiel (suspendu à 2 pouces du feuillage), ou en attendant une période plus propice pour semer, les plants risquent de ne pas survivre à la transplantation en extérieur et/ou de produire une récolte médiocre.
   
   

2. Racines confinées : Le confinement des racines se produit lorsque qu’on laisse une plantule trop longtemps dans un contenu devenu trop petit pour son système racinaire. 
   Elles deviennent trop serrées et tournent sur elles-mêmes à l’intérieur du contenant. Cela peut restreindre l'absorption d'eau et de nutriments, entraînant un retard de croissance, induire la floraison beaucoup trop hâtive (plant nain), un flétrissement ou même la mort de la plante si ce problème n'est pas résolu très rapidement. 
   
   

3. Espacement et entretien : Des plants qui deviennent trop grands prennent plus d'espace et nécessitent plus de soins avant d’être transplantés. 
   Pour éviter qu’ils ne s’affaiblissent, il faut les transplanter dans des pots de plus en plus grands (repiquage), ce qui demande du temps, des ressources, de l'espace, plus d’eau, de nutriments et d’éclairage.

Pour planifier des semis, la logique est la suivante;

LA FENÊTRE DE CROISSANCE:

Premièrement, on doit connaître la fenêtre de croissance, le temps où il sera possible de cultiver une variété en particulier dans le climat régional. Pour cela on doit simplement trouver la date du dernier gel au sol au printemps, et la date du premier gel au sol à l’automne.
Tout ce qui est compris à l’intérieur de ces deux dates est la période de croissance ou la saison. Ici, chez Floramama on se base néanmoins plutôt sur la date de la dernière pleine lune de mai comme date du dernier gel au sol, mais pour être safe on tourne autour du 25 mai. Le premier gel au sol est très changeant ces dernières années, mais on joue safe ici aussi et considère que c'est autour de la fin septembre, donc autour du 25 septembre.

Première date de semis possible = date du dernier gel au sol - nbr de jours en semis

Exemple pour des asters 'Matsumoto Apricot' qui ont de 6 à 8 semaines de croissance nécessaires pour passer de la semence au transplant (jours en semis):
22 mai - 50 = 2 avril
(à noter qu'on fait une moyenne basée sur le nombre de semaines nécessaires pour passer de la semence au transplant pour établir le nombre de jours en semis) 

Dernière date de semis possible = date du premier gel au sol - nbr de jours à maturité.

Exemple pour des asters 'Matsumoto Apricot' qui ont besoin de 115 jours pour arriver à maturité: 29 septembre - 115 = 6 juin

LA FENÊTRE DE RÉCOLTE :

Fenêtre de récolte possible = Première date de semis possible + nbr de jours à maturité et dernière date de semis possible + nbr de jours à maturité

Exemple avec des asters 'Matsumoto Apricot':
2 avril + 115 = 26 juillet et 6 juin + 115 =30 septembre.
Donc la fenêtre de récolte est entre le 26 juillet et le 30 septembre.

Pour déterminer la date de récolte précise on additionne simplement le nombre de jours à maturité à la date de semis.

Donc si je sème des asters 'Matsumoto Apricot' le 10 mai, je peux prévoir récolter le 3 septembre: 10 mai + 115 = 3 septembre

On considère qu’on peut généralement récolter durant 7 jours sur la plupart des variétés à récolte multiple (1 plant donne plusieurs tiges de fleurs successivement

Voici les dates moyennes de derniers gel au sol au printemps pour quelques régions et leurs environs:

25 mai (Montréal)

5 juin (Drummondville, Gatineau, Trois-Rivières)

10 juin (St-Hyacinthe, Sherbrooke, Québec, Matane)

20 juin (Chicoutimi)

25 juin (Gaspé)

1er juillet (Senneterre)

Le hack de pro pour devancer la saison, les annuelles rustiques!

Les annuelles rustiques ont la capacité de prospérer dans des températures fraîches et parfois même de résister au gel. Ces variétés aiment les températures fraîches et  sont à prioriser dans la planification des semis pour obtenir des primeurs tôt au printemps, ou prolonger la saison à l’automne!

On peut en général les transplanter au jardin environ 2 semaines avant la date du dernier gel au sol, en leur fournissant tout de même une protection adéquate pour optimiser leur croissance et diminuer le choc de transplantation. Ce qui veut dire qu'on peut les semer 2 semaines plus tôt!

Parmi les plus intéressantes on retrouve: 

Cloches d'Irlande, Pavot, Calendule, Daucus, Nielle, Cresson, Gypsophile, Cerinthe, Pavot d’Islande, Atriplex, Scabieuse, Saponaire, Giroflée, Centaurée, Rudbeckia, Bupleurum, Matricaire, Digitale (Digitalis purpurea), Larkspur, Nigelle, Orlaya, Ammi, Mufliers, Oeillet de poète

La planification des cultures, donc des semis, est une moment difficile à passer, du moins pour moi. Souvenez-vous qu'il est normal que ça prenne du temps, qu'on progresse, puis qu'il faille revenir en arrière. Ce n'est pas une ligne continue, il faut ajuster et ajuster encore jusqu'à ce que le plan fasse du sens.

Alors bonne planification et bonne chance pour vous retenir de semer frénétiquement d'ici là!